Depuis le premier coquillage percé par un homme préhistorique, jusqu’aux bijoux fantaisie d’aujourd’hui, l’homme a utilisé tous les matériaux, mais aussi tout son talent pour façonner une immense diversité de bijoux.

L’histoire des bijoux

L’origine des bijoux remonterait à plus de 80 000 ans. Des coquillages exhumés de fouilles au Maroc dans la grotte des Pigeons (- 82 000 ans), puis en Afrique du Sud (- 75 000 ans) présentent des perforations dont les marques d’usure prouvent qu’ils furent portés.

L’histoire des bijoux connut deux périodes : durant la première, les hommes collectaient des éléments naturels (coquillages, pierres, dents animales, plumes, etc.) auxquels ils se contentaient d’adjoindre un système de suspension ; plus tard, l’homme commença à travailler les matériaux pour façonner le bijou à sa guise.

Les bijoux de la préhistoire

Durant la préhistoire, les bijoux étaient constitués de bois, d'ivoire, d'os et de bois de cervidés. Les perles firent ensuite leur apparition au néolithique. Elles pouvaient être naturelles ou façonnées par l’homme à partir d’os ou de coquillages.

Les paléontologues émettent différentes hypothèses quant à la signification des parures. Prenant en compte l’usage des bijoux au travers des âges, la première raison évoquée serait l’embellissement dans un but sexuel. Comme tous les animaux, l’humain porte en lui l’instinct de survie qui lui impose d’assurer la continuité de la race. Il se prête donc à des parades pour séduire et aurait déjà utilisé des accessoires à cette époque.

Les chercheurs envisagent aussi les bijoux préhistoriques comme le signe de l’appartenance à un clan ou à des croyances associées aux premières religions. Les parures ont aussi probablement été utilisées pour afficher un statut social ou conjugal. Certains enfants ou adolescents étant richement parés, peut-être appartenaient-il à la famille du chef de clan.

Certains bijoux furent retrouvés dans des sépultures, ce qui les associe à un rite funéraire. Il s’agirait de parer le mort de ses plus beaux atours pour partir dans un autre monde.

Enfin, les préhistoriens voient la parure comme un symbole, mais aussi comme un moyen de communication, alors que le langage était encore plus que rudimentaire. Elle constitua probablement aussi une monnaie d’échange.

Peu à peu, les matières premières, tailles et formes des bijoux se diversifièrent.

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L’antiquité

La découverte de l’or, ainsi que le travail du métal, révolutionnèrent la conception des bijoux durant l’antiquité. L’orfèvrerie et la joaillerie prirent forme et avec elles de nouvelles techniques virent le jour, permettant d’affiner les œuvres et de repousser les limites de la créativité.

Les Égyptiens, puis les Grecs et les Romains nous ont laissé un héritage colossal qui prouve le développement de ces arts sur le pourtour méditerranéen.

Dans l’Égypte antique, tout le monde portait des bijoux, sans distinction d’âge, de sexe ou même de moyens financiers. Ces parures servaient à embellir leur porteur, mais étaient aussi utilisées comme décorations militaires, cadeaux diplomatiques ou monnaie d’échange. En tant qu’amulettes, elles invoquaient la protection des dieux et repoussaient le mal et le mauvais œil. D’une valeur inestimable dans l’au-delà, les bijoux rejoignaient leur propriétaire dans la tombe.

Dans la Grèce antique, vers 1 400 avant Jésus Christ, les bijoux symbolisaient le pouvoir et la richesse. Façonnés à partir d’or et de pierres précieuses, dont le diamant, ils n’étaient pas portés quotidiennement, mais restaient réservés aux grandes occasions.

Les Romains s’inspirèrent fortement de la joaillerie grecque. Cependant, en abusant de l’usage de l’or pour composer des bijoux toujours plus lourds et toujours plus luxueux, les historiens les considèrent comme « bling-bling » avant l’heure ! Les parures n’étaient pas accessibles à la plèbe, tandis que l’élite en portait toujours davantage, depuis la broche monumentale servant à fermer la toge, jusqu’à la chevalière démesurée, servant parfois de bague à poison (inventée semble-t-il par les Grecs).

L’Asie ne fut pas en reste et plus les hommes voyagèrent, plus les échanges devinrent enrichissants, entraînant la diffusion de nouvelles techniques dans le monde.

Du Moyen Âge à la Renaissance

Jusqu’au Moyen Âge, les bijoux poursuivirent leur évolution, suivant diverses modes et s’adaptant aux cultures selon les continents.

En Europe, le travail de l’or et de l’émail atteignit des sommets. Les perles et les pierres furent aussi mises à l’honneur. L’Église chrétienne participa à la création de pièces d’une incroyable finesse.

La Renaissance, contrairement à ce que son nom évoque, marqua un retour au bijou influencé par l’art antique, s’inspirant du travail des Grecs et des Romains.

En Europe, ce furent les Celtes qui dominèrent cette discipline. Cette population du nord et de l’est de l’Europe n’attendit pas les invasions romaines pour développer sa joaillerie. Les plus anciennes créations celtes furent exhumées à Varna, dans l’actuelle Bulgarie. Elles reposaient dans des tombes datant de 4 400 ans avant Jésus Christ.

Les Celtes créèrent un style indépendant de la région méditerranéenne. Il fut perpétué au fil des siècles et influença fortement les Vikings. Cet art a su si bien traverser les modes qu’il existe aujourd’hui un incroyable engouement pour les bijoux d’inspiration celtique.

Dans le reste du monde, les peuples qui vivaient relativement isolés, comme en Amérique par exemple, développèrent indépendamment leur joaillerie.

De l’autre côté de l’Atlantique, la civilisation des Incas a fortement influencé l’histoire du bijou. Considérant que l’or conservait l’éclat du soleil divin, ils réalisèrent des parures d’une extrême sophistication. Ils maîtrisaient alors des techniques ancestrales de métallurgie pour travailler l’or qu’ils ne cessèrent de perfectionner jusqu’à la chute de leur empire.

Les conquistadors espagnols ont malheureusement pillé les trésors incas et fondu leurs bijoux pour récupérer l’or. Il reste cependant un héritage impressionnant, aujourd’hui exposé dans des musées d’Amérique latine.

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La Révolution industrielle du XIXe siècle

La Révolution industrielle du XIXe siècle marqua un tournant dans l’histoire du bijou, car elle permit la production en série. Le bijou ne fut plus dès lors systématiquement associé au luxe et devint plus accessible.

L’Art nouveau (1900 – 1918) et l’Art déco (1919 – 1929)

Bien que ces deux périodes soient relativement courtes à l’échelle de l’histoire, elles permirent d’abolir toutes les règles. Cela se traduisit par l’apparition de bijoux prisés pour leur esthétique et leur originalité, plutôt que pour la préciosité de leurs matières premières.

L’Art déco de l’après-guerre devint plus rigoureux et plus sobre. D’autre part, les animaux, réels ou fictifs (notamment les dragons et chimères), devinrent des modèles omniprésents.

Depuis la Deuxième Guerre mondiale

Après le coup d’arrêt imposé par la Deuxième Guerre mondiale, le bijou reprit ses droits et s’orienta dans trois directions :

1.       l’éternel bijou de luxe

2.       la bijouterie artisanale, plus accessible, avec des pièces uniques ou en série limitée

3.       la bijouterie fantaisiste qui s’adresse à tous les portefeuilles et utilise tous les matériaux et tous les designs

C’est toujours vrai aujourd’hui.

La signification des bijoux

Outre leur esthétique et leur usage comme parure pour embellir leurs propriétaires, les bijoux revêtent des significations diverses depuis toujours. En voici quelques exemples.

~     L’affirmation du statut social en affichant ses moyens financiers.

~     La monnaie d’échange, dans le cadre d’une dot, d’une rançon ou d’une tractation entre dirigeants de pays.

~     La réserve de valeur et d’épargne, à l’instar des pièces ou lingots d’or.

~     Le rôle religieux pour commémorer certains événements ou certains saints, ainsi que pour affirmer son appartenance (pendentif avec la croix chrétienne ou l’étoile de David pour les Juifs par exemple).

~     L’expression de sa personnalité visible au premier regard.

~     La preuve d’avoir franchi un rite de passage, propre à chaque culture.

~     La protection d’un talisman.

~     L’appartenance à un clan, une famille, une nation, etc.

~     L’état civil avec la bague de fiançailles et l’alliance du mariage.

~     Le rôle fonctionnel d’une broche pour fermer un manteau, des boutons de manchettes ou une épingle pour maintenir la cravate. 

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